Rétrospective Pierre Ayot: du travail soigné.
Publié le 7 Novembre 2016
Depuis quatre ans, la galeriste Madeleine Forcier et le commissaire Nicolas Mavrikakis se sont investis dans une relecture de l'oeuvre de Pierre Ayot (1943-1995). Il en découle une rétrospective soignée pour honorer et redécouvrir cet artiste montréalais disparu trop tôt. Nous avons visité quelques-unes des expositions organisées dans ce cadre.
Pour aborder l'impressionnante rétrospective Pierre Ayot, le marathon d'art peut débuter avantageusement à la Grande Bibliothèque. Nicolas Mavrikakis et Madeleine Forcier y signent une expo intitulée Pierre Ayot - Regard critique. On y constate le jugement pertinent qu'a su porter le fondateur d'Atelier Libre 848 sur la société québécoise, s'engageant en faveur du féminisme, de la liberté d'expression ou de l'environnement. Une exposition foisonnante, intelligente, de qualité muséale.
«L'exposition fait renaître Pierre alors que, pour la jeune génération d'aujourd'hui, Pierre Ayot, c'est le nom d'un prix d'excellence montréalais», dit la galeriste Madeleine Forcier.
«Je trouve que son oeuvre n'a pas vieilli. Il est encore très actuel quand on voit qu'il parlait d'enjeux qui, aujourd'hui, ne sont pas encore réglés.»
Des études au Museum Circus
À la galerie Graff, nouvellement installée dans l'édifice du Belgo, Madeleine Forcier présente Pierre Ayot - Face à face, qui fait le tour des quatre décennies de la carrière de son ancien compagnon, depuis ses premiers dessins et gravures jusqu'à sa dernière oeuvre, En piste les Heathrow Brothers, découlant du corpus Museum Circus. En passant par ses sérigraphies géométriques, ses trompe-l'oeil, ses recyclages de cartons de vernissage et, bien sûr, ses installations qui combinent objets réels et objets créés. Un délice d'exposition.
À la galerie Joyce Yahouda, qui croisait parfois Pierre Ayot à la foire de Bâle, l'expo Push and Pull associe des oeuvres d'Ayot à celles d'artistes ayant adopté une facture plus formaliste, tels que Paterson Ewen, Denis Juneau, Stéphane La Rue, Guido Molinari, Alana Riley, Andrea Szilasi, Claude Tousignant et Julie Tremble. Brillante, l'expo élaborée par Nicolas Mavrikakis révèle l'intelligence d'Ayot, son imagination sans limites et ce bonheur de jouer avec les éléments et les formes.
On y trouve des photos qu'il avait faites de ses amis en partance pour New York, tels qu'Yvon Cozic, Claude Gosselin ou Yves Gaucher. Dans une petite pièce à part, on a même accroché quelques dessins érotiques de Pierre Ayot, jamais montrés...