Les sept mercenaires: inutile et sans saveur.

Publié le 28 Septembre 2016

 

Mais pourquoi le réalisateur Antoine Fuqua a-t-il choisi de faire une mauvaise nouvelle version d'un remake moyen plutôt que de s'inspirer de l'excellent film original?

Quand Les sept samouraïs d'Akira Kurosawa sort en 1954, il devient un succès, remportant le Lion d'argent à Venise avant d'être nommé aux Oscars dans deux catégories. La nouvelle version, américanisée en Les sept mercenaires et arrivée sur les écrans six ans plus tard a, elle, pour mérite d'être un western dans la plus pure tradition de nos voisins du Sud et de mettre en vedette des acteurs qui deviendront célèbres tels Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson et James Coburn.

Pourquoi donc vouloir remettre au goût du jour un genre tombé en désuétude, mais néanmoins revisité de temps en temps sans grande originalité? Malheureusement pour le spectateur, Antoine Fuqua (Jour de formation, qui a valu l'Oscar du meilleur acteur à Denzel Washington) a choisi la facilité, faisant de Les sept mercenaires un western sans aucune saveur particulière, dont l'unique bon point est de réunir Denzel Washington, Ethan Hawk, Vincent D'Onofrio et Peter Sarsgaard.

 

L'intrigue, signée Nic Pizzolatto (True Detective) et Richard Wenk est d'une banalité à faire pleurer malgré quelques tentatives parfois réussies de faire rire la salle. Reprenant le concept de base du film original, on suit Emma Cullen (Haley Bennett) qui se charge de recruter des mercenaires afin de protéger les fermiers de la bourgade de Rose Creek, saignés aux quatre veines par Bogue (Peter Sarsgaard), un homme d'affaires peu scrupuleux.

 

 

 

Sam Chisolm (Denzel Washington), tueur à gages, est le chef de ce groupe disparate qui comprend Josh Farraday (Chris Pratt dont l'interprétation rappelle, en moins flamboyante, celle des Gardiens de la galaxie), Goodnight Robicheaux (Ethan Hawke dont le personnage est le seul à bénéficier d'une tentative maladroite de développement), Jack Horne (Vincent D'Onofrio), Billy Rocks (Byung-hun Lee), Vasquez (Manuel Garcia-Rulfo) et Red Harvest (Martin Sensmeier). Aucun punch n'est gâché en révélant qu'après une trop longue introduction présentant le recrutement de l'équipe de Chisolm, Rose Creek est sauvée et que certains des sept mercenaires tombent au combat.

Outre le vide du scénario, Antoine Fuqua a également commis l'erreur de choisir de présenter Les sept mercenaires en format IMAX. Sachant que (contrairement à Sully dont l'excellent souvenir perdure) la majorité du film n'a pas été tourné dans ce format, la projection sur écran géant laisse apparaître tous les défauts visuels possibles des scènes qui n'ont pas été filmées avec les caméras appropriées. Flous dérangeants, impression de décors de carton-pâte, manque de netteté des mouvements des acteurs lors des scènes d'action ne sont que quelques-uns des défauts techniques qui sautent aux yeux.

Les sept mercenaires s'impose donc, peu de temps après le début de la projection, comme un long métrage ennuyeux à éviter.

 

 

Note : 2 sur 5

Rédigé par Régis Baillargeon

Publié dans #Critique Cinéma

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